Dans une autre vie, j’écoutais vraiment beaucoup de films. Le père de mon fils est réalisateur, et depuis toujours, j’ai ce plaisir-là : regarder des films. Rien de bien spécial. Mais avec le temps (et surtout le fait qu’il existe tellement plus de formes de contenu maintenant, même pour les gens avec un très bon TDAH), j’ai dû apprendre à faire des choix. Comme tout le monde.
Alors quand The Materialist, le nouveau film de la réalisatrice Céline Song (à qui on doit le MAGNIFIQUE Past Lives), a été annoncé, c’était sûr que j’allais y aller. Oui, Pedro Pascal est magnifique, et j’ai un petit thing pour Dakota Johnson, surtout depuis cette fameuse visite de maison où elle a présenté des limes (lien TikTok).
Je suis donc allée le voir avec Olivier, mon ami avec qui je parle probablement le plus du concept de l’amour et de comment ça se traduit dans nos vies. On en a profité pour faire une petite mise au point de mi-année sur le chemin vers le cinéma VIP du Forum 21, et pour pouvoir en parler de façon critique dans l’auto, sur le chemin du retour. Je dis "auto" parce qu’avec la grève de la STM, même si j’ai essayé de faire semblant que j’avais un tant soit peu envie d’y aller en métro... non. J’aime mieux le Forum en char. Ce que m’a d’ailleurs call out Olivier juste avant.
Assis chacun dans notre banc (séparés par le fameux bras), on s’est commandé un truc à boire chacun (10/10 pour le margarita noix de coco virgin) et le film a commencé.
La prémisse (et ce qu’elle soulève)
Si je résume la prémisse : Lucy, une actrice ratée devenue entremetteuse à succès, travaille chez Adore, une agence à New York. Grâce à elle, neuf mariages ont vu le jour. Bien qu’elle ait choisi le célibat, elle affirme qu’elle ne sortira qu’avec un homme riche. Lors du mariage de son dernier couple formé, elle rencontre Harry Castillo, un financier et frère du marié, qui montre un intérêt amoureux pour elle. Lucy le repousse gentiment, lui proposant plutôt de devenir client d’Adore. Ce même jour, elle recroise par hasard son ex, John, qui travaille comme traiteur et poursuit toujours sa carrière d’acteur. Ensemble, ils se remémorent leur histoire, une relation terminée à cause de difficultés financières.
Dans les critiques que j’ai vues passer, plusieurs évoquaient le manque de renouveau dans la comédie romantique. Mais je pense qu’il faut dire les vraies affaires : le film ne réinvente absolument rien. Il y a un fond comique, oui, mais on est définitivement plus dans un drame romantique avec des touches d’humour que dans une rom-com. Et c’est justement ça que j’ai aimé.
Candide ou hopeful?
Avant d’arriver au cinéma, Olivier et moi jasions de ma dernière infolettre. On essayait de trouver un mot à l’opposé de sa vision de la vie, plus pessimiste et critique que la mienne. On a fini par tomber sur candide, parce que c’était le seul qui faisait un peu de sens.
Pendant le film, un personnage (je ne me souviens plus lequel) parle de sa vision de la romance et dit qu’elle est hopeful. Et là, je me suis dit : c’est exactement ça. C’est le mot parfait pour définir ma vision des choses. Je veux encore y croire. À tout. Tout le temps, même si je passe à côté de certains angles morts (mes ami.e.s sont là pour ça!).
Valeur perçue vs. valeur réelle
L’un des grands mérites du film, c’est de montrer à quel point le dating peut être déshumanisant, avec des algorithmes et des calculs pour évaluer avec qui quelqu’un est un bon match. On parle de gens comme de valeurs ajoutées. Et je pense que c’est pour ça que je n’ai plus envie de retourner sur les dating apps. Si mon option 1 ne fonctionne pas, je vais me fier aux recommandations de mes amis. Point.
C’est vrai qu’il doit y avoir un certain alignement—politiquement, sur les valeurs importantes. Mais ce que mes cinq dernières années de célibat m’ont appris, c’est qu’il faut surtout une volonté de comprendre l’autre, de lui laisser l’espace d’exister pleinement, et de parler des désalignements avec douceur, écoute et bienveillance.
J’ai repensé à ma liste de critères. Si, avant, mon critère numéro un était "yeux bleus ou pâles" + "smath" (j’adore encore ça, là, qu’on se le dise), aujourd’hui, ce que je cherche, c’est quelqu’un de stable, qui m’accueille avec bonté, qui m’écoute, me voit et me comprend.
Présence, constance, et tout le reste
Je pense que c’est difficile de sortir complètement son expérience du contexte social dans lequel on a été forgé. The Materialist parle d’une femme qui cherche un homme riche et qui quitte son ex parce qu’il est fauché. Mais si on regarde un peu plus loin, on voit que ce n’est pas juste une question de moyens. C’est une question de présence, de participation. Du moins, c’est ce que moi j’ai compris.
En pensant aux personnes que j’ai datées, il y a un gars que j’ai trouvé particulièrement cheap. Et j’ai compris pourquoi seulement sur le chemin du retour. Quand j’étais avec Sebou, j’étais la plus stable financièrement (genre, allo lol, voir que c’était moi !). Mais même quand les fonds manquaient, je n’ai jamais senti que mes demandes étaient trop : un bon resto à notre anniversaire, sa présence à ma fête, un petit cadeau, des fleurs à la fête des mères.
Ce n’est pas la valeur du cadeau, c’est le geste. C’est qu’il ait pris le temps de penser à moi. Encore maintenant — en fait, surtout maintenant — ce n’est pas la valeur des cadeaux qui me plaît, c’est plus qu’une personne show up et soit constante dans son énergie. J’ai juste plus la capacité d’être dans la boucle attente–promesse–déception. Une boucle qui, d’ailleurs, n’a aucune valeur monétaire.
Pour enfin finir ;)
Je sais, cette petite lettre est rendue bien longue pour un hors-série, mais j’avais besoin de dire tout ça. Je pense que c’est important, quand on est célibataire, de réfléchir à nos critères... mais surtout à ce qui nous remplit profondément. J’aime mieux être célibataire que déréglée émotionnellement. Et la prochaine personne avec qui je veux être, je veux qu’elle soit simplement heureuse que j’existe, et qu’elle soit solide. (Bon, pis si on peut faire plein d’activités ensemble, garder nos moments seuls, donner des nouvelles, pis avoir des buts communs... ce serait malade !)
Dites-moi ce que vous avez pensé du film si vous l’avez vu, et si votre lecture ressemble un peu à la mienne. C’est vraiment une belle production.
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L'amour...j'ai quitté un homme riche avec lequel je voyageais beaucoup lorsque je me suis dit, lors d'un voyage aérien agité que je n'avais pas envie de mourir dans ses bras, ni qu'il meure dans les miens...Il a fallu du temps avant que je trouve celui dans les bras duquel j'ai envie de vivre...et un jour peut-être mourir...